Derrière ce magnifique titre se cache une très belle histoire.
Sisanda a 9 ans et vit dans un petit village reculé d’Afrique. Sisanda n’a pas la vie d’une enfant de 9 ans qui court, qui danse, qui crie et qui chante. Elle est née avec une grave malformation cardiaque qui la contraint de ménager tous ses efforts. La mauvaise fortune l’a aussi fait naître dans une famille pauvre et dans ce village perdu où les infrastructures médicales et l’argent manquent. Chaque jour Sisanda se réveille, compte les battements de son coeur et se réjouit de vivre. Chaque jour compte pour cette petite fille. Mais pour combien de temps encore? L’état de Sisanda s’aggrave et seule une couteuse intervention chirurgicale dans un hôpital à 200km de brousse de chez elle pourrait la sauver.
C’est à ce moment là que Maswala, la mère de Sisanda prend son ampleur. Maswala signifie « Mamantilope ». Elle est surnommée ainsi car elle part courir tous les matins pieds nus car « ses jambes le lui réclament ». En tombant sur une page de journal, Maswala trouve le moyen pour obtenir les un million de kels nécessaire à l’opération de sa fille: elle va courir le marathon et compte bien le gagner.
Mon petit coeur imbécile pourrait ressembler à récit héroïque: l’action monte crescendo et le suspense tient le lecteur et les personnages du roman jusqu’à la fin. Or l’écriture de Xavier-Laurent Petit allège le tout. Les moments de pathos sont bien équilibrés avec de charmantes petites scènes dans le village qui décrivent une joyeuse solidarité et des personnages secondaires amusants. Xavier-Laurent Petit ne tombe jamais dans le misérabilisme. Il mettra plutôt en avant la dévotion d’une mère pour sa fille, la force que procure les espoirs d’une fille pour sa mère. La tragédie et la tristesse de l’histoire est détrônée par l’optimisme portée par la petite fille et son entourage.
Les chapitres sont courts et dépassent rarement 4 pages. C’est un roman parfait pour les enfants de 10 ans qui approchent encore la lecture à reculons. Il est également idéal pour une lecture orale. Les chapitres courts, le rythme saccadé de l’écriture (et du petit coeur qui bat) et le suspense du récit en font un très bon support d’histoire du soir.
Mon petit coeur imbécile, Xavier-Laurent Petit. L’école des loisirs, 2009. 133 pages
A partir de 9 ans
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